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D’après mon expérience d’analyse du travail et de diagnostics en RPS (Risques Psycho Sociaux) la QVT transformée en QVCT prend tout son sens car c’est d’abord sur les conditions de travail qu’il faut agir pour « transformer  » le travail et le rendre attrayant.

D’après Yves Clot, « il n’y a pas de bien-être au travail sans bien-faire ». Le vocabulaire de la QVT ne cesse d’être modifié. Il y a un glissement lexical permanent qui indique qu’après la QVT il y aura autre chose. Le vocabulaire glissant est un indicateur important de la situation : c’est peut être un symptôme. De quoi nous parle-t-il? 

« C’est quoi le travail bien fait ? »

Tant que l’on aura pas défini les critères de qualité du travail dans les organisations du travail, le vocabulaire glissera et le problème persistera.

C’est quand on prend son travail à coeur que la santé est protégée : se reconnaitre dans ce qu’on fait, faire quelque chose qui nous ressemble. 

Ce n’est pas la même chose que la reconnaissance par autrui.

La qualité du travail doit être au coeur du processus. 

Des statistiques ?

la DARES indique que selon les statistiques : « faire des choses contraire à sa conscience est un facteur de risque « 

les résultats :

1.A la Question ! « Est ce que vous ressentez toujours ou souvent la fierté du travail bien fait  » (au moins de temps en temps).

35% des salariés de l’industrie et 37% de la fonction publique déclare ne jamais ressentir la fierté du travail bien fait. Il y a donc des situations locales où 100% du personnel est concerné.

Quand on ne peut plus en parler à l’extérieur, notamment en famille, cela implique aussi un problème de transmission aux enfants. Que pensent-il de papa ou maman malade de leur travail ?

2. La santé mentale des salariés s’améliore quand ils sont partie prenante des décisions qui engagent leur travail. Il est montré qu’il vaut mieux être seulement informé que consulté si pas le salarié n’est pas entendu. Etre consulté sans pouvoir influer, c’est pire que tout ! Libérer la parole n’est pas suffisant. Elle doit être traduite par des modifications des organisations. Seuls les espaces de paroles ne sont pas suffisants. 

Ne rien faire de ce qu’on a dit, c’est entrainer des risques et notamment celui que le silence s’installe. c’est la parole inutile qui se transforme en ressentiment.

Le droit d’expression sans la possibilité de décider est un risque. 

Décider de quoi?

Décider de la qualité du geste, du travail collectif, des rapports et des compétences et de la qualité des produits. 

La qualité du produit qui devient défaillante entraine des problèmes de santé des salariés et également de la santé publique : lait contaminé, éléments de sécurité défaillants…

Les salariés ne sont pas tous d’accord entre eux lorsqu’ils parlent de travail bien fait. S’opposer permet de construire. 

C’est compliqué de définir les critères : au moins pouvons nous en parler et en débattre. 

C’est ainsi qu’intervient l’ergonomie et la psychologie du travail sur la réalité du travail et la possibilité de croiser les avis et d’en sortir plus riche et avec davantage d’éléments de construction.

Croiser les expertises ne s’invente pas. Il s’agit d’un réel travail d’élaboration avec l’entreprise pour lui permettre de retrouver la performance et la santé des salariés.

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